Le kendô et les Jeux olympiques (nouvelle version)

Ce billet est une traduction, avec son aimable autorisation, de Kendo and the Olympics revisited, un texte de Geoff, pratiquant chevronné de kendô (7e dan kyoshi) et auteur du blog kendoinfo (en anglais) que je vous engage à consulter. Ce texte est une autre considération sur le même sujet publiée il y a quatre ans. L’illustration est également issue de son blog.

A l’heure où j’écris ce billet, les Jeux olympiques de Rio sont sur le point de se terminer, et celui que j’avais écrit au moment des jeux de Londres a eu quelques nouvelles visites. Ajouté aux conversations que j’ai pu avoir avec des amis du kendô, j’en ai pensé que la présence du kendô aux Jeux olympiques reste un sujet d’actualité pour de nombreuses personnes.

J’ai également inclus, dans ce billet, un sondage qui avait montré que la majorité des lecteurs restait en faveur d’une non-participation avec une majorité de 62 %. Il serait intéressant de voir ce qu’il en est cette fois ci (NdT : pour répondre à ce sondage, veuillez vous rendre en fin de texte).

Peut-être que je m’assagis avec l’âge, ou que je ressens ma part de fierté nationale après la moisson britannique de médailles à Rio, mais je peux maintenant prendre une position un peu plus nuancée que celle que j’avais il y a quatre ans. L’avantage de devenir discipline olympique pour le kendô  serait d’attirer plus de pratiquants. Avec plus de « fonds », le niveau du kendô augmenterait globalement, amenuisant la domination du Japon et de la Corée.

Dans la colonne moins, il y a une probabilité très concrète d’avoir besoin de simplifier notre système de marque qui est peu compréhensible pour des spectateurs non-pratiquants. Cela pourrait changer totalement la nature du kendô avec une modification des valeurs actuelles du yuko-datotsu. Sans la mise en exergue des frappes valides basées sur les « principes du katana », nous perdrions une grande part de l’esprit du kendô. Le reihô souffrirait certainement également avec le développement d’une attitude de la victoire à tout prix.

Une autre modification, bonne ou mauvaise selon votre point de vue, est que les instructeurs et entraîneurs pourraient au final recevoir rétribution pour leurs efforts.

Comme d’autres gens, je suis dubitatif sur le statut amateur du sport olympique, en particulier avec l’ajout du tennis et du golf professionnel aux jeux. De fait, la plupart des compétiteurs les plus victorieux se rangent dans la catégorie « payés pour s’entraîner » dans de nombreux sports, et je suis sûr que le kendô verrait rapidement un accroissement du « professionnalisme » s’il était admis. Cependant, on peut faire remarquer  que les instructeurs de tokuren et dojang de police font déjà partie de cette catégorie.

L’opinion est polarisée, avec la All Japan Kendo Federation (NdT : ou Zen Nihon Kendô Renmei) qui refuse toujours de joindre le mouvement olympique pour les raisons mentionnées, mais qui néanmoins a inscrit le kendô aux Combat games. La Fédération coréenne de kendô, d’un autre côté,continue à faire pression  pour cette inclusion, en faisant des discours passionnés aux rencontres de la FIK et à celles des arbitres du WKC (NdT : respectivement Fédération internationale de kendô et championnats du monde de kendô).

Je suis pour ma part en faveur de rester hors des jeux. Ayant passé une cinquantaine d’années à considérer le kendô comme un shugyô, je n’aimerais pas le voir se dévaluer. Je me demande cependant combien le sentiment général a changé ces quatre dernières années, donc j’inclus un nouveau sondage et j’apprécierais que vous preniez le temps d’y cocher une case.

Publié initialement en anglais sur Kendoinfo par Geoff le 22 août 2016.

A propos G.

Pratiquant lambda.
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