Aïki Taïkaï d’Herblay 2014 : un extrait

Bien que soumis à diverses contraintes ce week-end, j’ai pu dégager une matinée (au début une journée, mais bon) pour me rendre à Herblay pour le rendez-vous organisé par Léo Tamaki au dôjô d’Herblay, l’Aïki Taïkaï (cinquième édition). Matinée brève, mais intense. Avec toujours un gros problème : le choix des cours à suivre… Cette année, je suis un peu resté dans ce que j’avais déjà pu aborder auparavant. Et je vais essayer d’être le plus clair possible et de retranscrire ce que j’ai compris. On me pardonnera j’espère les imprécisions.

Maki uchi (Tenshin shoden Katori shintô ryû).

Maki uchi (Tenshin shoden Katori shintô ryû).

Premier cours : Tenshin shoden Katori shintô ryû, avec Jean-Paul Blond. Jean-Paul Blond est un des deux shidosha français de l’école (lignée Otake), c’est-à-dire habilité à délivrer l’enseignement de cette lignée. Jean-Paul Blond ne m’était pas inconnu, et pour cause. J’avais pu observer avec intérêt le travail de son groupe lors de deux embu taïkaï à Chaville, durant lesquels des kata avec différentes armes ont été présentés. J’étais donc curieux de ré-essayer la pratique de l’école (ce matin, du ken-jutsu) sous sa direction. Autant le dire tout de suite : je n’ai pas été déçu du tout.

Au programme : travail de maki-uchi, dans un premier temps. Maki-uchi, c’est cette garde (?) très particulière au ken dans laquelle le corps est droit, le sabre repose sur le biceps gauche, les bras sont en hauteur, poignets croisés au dessus et en avant de la tête. Jean-Paul Blond nous fait travailler une frappe à partir de cette garde, avec un vis-à-vis devant avancer sur une frappe directe (tsuki) ou en solo, et nous livre au fur et à mesure les détails d’exécution (positionnement des mains, en particulier de la main gauche) et les points clés : relâchement du haut du corps, sabre « à l’écoute », puissance du bas du corps et « projection » du sabre vers l’avant, stabilité. Le deuxième travail proposé est une déviation du sabre de l’attaquant (tsuki) par une rotation de sabre. Jean-Paul Blond, assisté de ses élèves, n’a jamais hésité à appuyer son propos en rappelant le contexte koryû de l’école (champ de bataille avec toutes les implications : irrégularité du terrain, fatigue, etc.) ou par une démonstration ponctuelle afin d’éclairer cette initiation au Katori. La séquence s’est terminée par des questions ouvertes auxquelles Jean-Paul Blond a fourni quelques éclaircissements (j’ai enfin eu ma réponse à une question que me turlupinait un peu sur des séquences de kata de naginata de l’école). Merci à tout le monde pour cette séance, vraiment enrichissante.

Deuxième cours : Kokodô jûjutsu avec Yasuhiro Irie. Yasuhiro Irie, venu spécialement du Japon pour l’occasion, est le fondateur du style (shodai soke), issu de son expérience du Hakkô ryû (dont il fut le directeur technique). Il était assisté de deux shihans de l’école, Christian Magerotte et Eric Anfrui. Je connais un tout petit peu cette école pour avoir eu l’occasion de pratiquer à quelques reprises sous la direction d’Eric et je voulais avoir cette occasion rare de pratiquer avec la référence du style. Le Kokodô, qui fait partie de la grande famille des descendants du Daïtô ryû, se trouve être un cousin de l’aïkidô, et sa pratique est d’autant plus intéressante, en raison surtout de l’importance que cette école accorde à un contrôle articulaire poussé.

Kokodô jûjutsu : technique.

Kokodô jûjutsu : Yoko Katate osae dori (shodan).

Le cours, assuré en anglais, s’est déroulé autour de quatre techniques, deux à des niveaux différents (hammi handachi waza en aïkidô : uke debout, tori à genoux), deux au même niveau (debout, en l’occurrence). Après un échauffement rapide assuré par Eric, et un salut, soke Irie propose la première technique Yoko Katate osae dori (shodan), qu’en aïkidô on appellerait hammi handachi waza shiho nage ura. Il insiste bien sur les alignements (et non alignements) articulaires souhaités chez tori et uke pour que la technique soit efficace : rôle du pouce dans la direction, rapprochement de tori et de uke, bras « cassé » de tori, coude vers le bas, bascule sur l’arrière de uke, puis, à la fin, contrôle de uke par pression sur des points douloureux ou extension du bras (levier sur le coude). La seconde technique, Yoko katate osae dori (sandan), se fait également sur deux niveaux, mais il s’agit cette fois ci d’initier une clé en Z (de type nikyo – kote mawashi), en partant de la même attaque. Les points clés sont assez proches, et comme précédemment, la contrainte mécanique sur le poignet est obtenu en maintenant le contact, et non en tirant (ce qui rend en plus la technique quasiment infaisable, par réaction d’uke). Les deux techniques suivantes se sont faites, comme indiqué debout. L’attaque choisie était une saisie des deux mains, avec comme idée de neutraliser une éventuelle frappe supplémentaire des membres inférieurs. La troisième technique, Shuto Jime Nidan, consiste à appliquer le type de clé précédent aux deux poignets simultanément avec un effet de levier du corps, puis, en relâchant une des deux contraintes et la transformer en frappe, afin d’amener uke au sol avec la contrainte restante et finir la clé. Enfin, la dernière technique présentée, Kote gaeshi Shodan, a sans doute rappelé quelque chose aux aïkidokas, puisque très similaire à ryote dori kote gaeshi. La « finition » diffère. Soke Irie et les deux shihans, aidés par plusieurs élèves d’Eric qui pratiquaient avec les autres, tournaient pour prodiguer conseils et corrections aux participants. Ce cours s’est terminé, après le salut, par une petite séance photo.

Une matinée qui m’a laissé un seul fort regret : ne pas avoir été disponible pour le reste. Un grand merci à l’organisation chapeautée par Léo Tamaki, et bien sûr aux enseignants qui nous ont initié à leurs disciplines respectives.

On pourra trouver d’autres compte-rendus ici et , couvrant une période de temps plus importante.

Si vous voulez pratiquer le Tenshin Shoden Katori Shintô ryû avec Jean-Paul Blond, rendez-vous au Cercle Tissier (Vincennes) ou au Gymnase des Orteaux (Paris).

Si vous voulez pratiquer le Kokodô jûjutsu (en France), rendez-vous au Himei Dojo.

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A propos G.

Pratiquant lambda.
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2 commentaires pour Aïki Taïkaï d’Herblay 2014 : un extrait

  1. Pierre dit :

    Super ! Je n’avais pas eu le temps d’aller au Taïkaï ! Merci pour cet article très sympa.

    • G. dit :

      N’hésite pas à aller faire un tour sur les autres billets qui en parlent : l’aperçu sera bien plus complet. Pour ma part, j’ai eu plaisir à lire ton billet sur la NAMT 😉

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