Une autre diatribe à propos du reigi

Ce billet est une traduction, avec son aimable autorisation, de Another rant about reigi, un texte de Geoff, pratiquant chevronné de kendô (7e dan kyoshi) et auteur du blog kendoinfo (en anglais) que je vous engage à consulter. L’illustration est également issue de son blog.

Je pensais que j’avais assez écrit à propos du reigi depuis que je tiens ce blog, mais une conjonction de faits récents m’a conduit à revenir sur le sujet.

Un certain nombre de professeurs de kendô m’a indiqué qu’ils sentaient le standard du reigi baissait au Royaume-Uni comme dans tant d’autres pays. J’ai aussi participé à l’organisation ce week-end à un taikaï dans lequel quelques shiaïsha n’étaient pas sûrs de la méthode correcte pour entrer ou sortir du shiaï-jô. Ceci peut s’expliquer par le fait que, comparativement, ils sont nouveaux en kendô, mais je pense que si quelqu’un est apte à participer à une compétition de kendô, son instructeur au dôjô se doit de leur donner une leçon sur la façon de se comporter dans ce cadre.

Le gens qui lisent mon blog depuis un certain temps confirmeront que mon regard sur le kendô est très conservateur. Je pense que c’est uniquement ce que l’on peut attendre de moi, ayant passé une grande partie des années 1970 au Japon avec de nombreux sensei de la vieille école qui insistaient continuellement sur l’importance de l’étiquette en kendô. L’un des moments dont je suis le plus fier dans ma carrière en kendô fut lorsque je fus choisi pour laver le dos de Matsumoto Toshio sensei dans les bains du dôjô. Le monde a bien sûr changé, mais je crois toujours que le reigi et le reihô (la manière de démontrer le reigi) sont ce qui font du kendô un shugyô et non simplement un sport violent.

Je ne crois pas que le manque de connaissance sur l’étiquette de kendô soit un problème purement occidental ; j’ai rencontré de nombreux jeunes kenshi japonais qui n’ont pas appris à saluer correctement et qui ne savent pas quelle jambe doit d’abord entrer ou sortir quand ils mettent ou enlèvent un hakama. Comme leurs homologues britanniques, ce sont tous des gens agréables. Ils se comportent bien avec leurs amis au dôjô, ils sont attentionnés et courtois, mais n’ont pas été instruits de l’ensemble des éléments du reihô.

Le reihô est quelque chose sur lequel les enseignants devraient insister comme faisant partie intégrante du kendô. Le nouveau kendoka a besoin de pratiquer encore et encore le salut et sonkyo, de la même manière qu’une coupe correcte ou le travail du déplacement. Ils ont besoin de se voir enseigné les manières dont nous montrons du respect à nos pairs, juniors, seniors et à ce qui sont venus avant eux. De la même façon que nous apprenons les bonnes manières de nos parents, nous avons besoin d’apprendre celles du kendô de nos professeurs. Je comprends que certains dirigeants de dôjô ont la responsabilité de les marteler et ne connaissent cependant pas toutes les réponses, mais si c’est le cas, il y a des livres à lire, et d’autres sensei à consulter.

Publié initialement en anglais sur Kendoinfo par Geoff le 8 septembre 2014.

A propos G.

Pratiquant lambda.
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